LES PERSONNAGES DE FILM & SÉRIES QUI SOUFFRENT DU ROCD
Que se passe-t-il avec le ROCD ? Pourquoi n'en a-t-on jamais entendu parler ? Ce sont des questions récurrentes auprès des personnes qui ne connaissent pas ce TOC. Il est difficile d'affirmer depuis quand le ROCD existe. Est-ce un trouble psychologique qui a éclôt suite à l'avancée sociale sur les thèmes du couple, des relations, de la monogamie ? Est-ce qu'il s'est développé suite à la possibilité de son choisir partenaire plutôt que de considérer l'amour comme accessoire et le couple comme un contrat ? Ce sont des discussions qui reviennent souvent dans la communauté du ROCD. Une chose est sûre, il existe une tendance sociétaire à dépeindre l'amour comme fabuleux, intense et constant. La culture populaire occidentale moderne a crée un monopole de l'idée de l'amour que l'on se fait, et une dictature de la romance. Si les happy endings de Hollywood ne sont pas suffisant, l'industrie musicale se charge aussi de décrire des histoires d'amour parfaites et douloureuses. Il existe cependant des personnages qui nous offrent une représentation de ce qu'est le ROCD. Et donc, de quels films, séries et personnages s'agit-il ?
Attention, #1 : cet article évoque les personnages de films et série qui, d'après nous, souffrent très probablement du ROCD (c'est frappant). Bien que cet article soit amusant et ludique à lire, et qu'il ne soit absolument pas "déclencheur d'anxiété" (promis, vous avez le feu vert pour le lire !) peut-être que visionner ces films et séries peut provoquer de l'anxiété chez les personnes qui souffrent du ROCD et qui se laissent encore beaucoup influencer par l'extérieur, puisqu'ils touchent au thème des ruminations amoureuses. Procédez avec précaution si vous tenez à regarder ces films et séries.
Attention, #2 : Bien que j'essaie vraiment d'écrire sans divulguer quoi que ce soit des histoires de ces films et séries, il est possible que des spoilers se glissent dans cet article ! Mon but n'étant pas de faire un article critique de cinéma mais bien de parler du ROCD, vous me pardonnerez cette erreur.
LOVESICK : CHARLIE DARBY
Par où commencer pour ce film absolument loufoque ? Tordant, il présente un personnage appelé Charlie qui raconte sa vie amoureuse par voix off au spectateur. Charlie, le protagoniste, explique qu'il ignorait qu'il souffrait d'un trouble psychologique, et que son entourage n'avait pas compris également qu'il y avait u problème. Si dans le film ils décident d'appeler ça la "psychose amoureuse", il pourrait en réalité très bien s'agir du ROCD. Charlie démarre ses relations amoureuses sans problème : il est charmant, intelligent, il est séduisant et gentil, agréable, il travaille en tant que directeur d'une école, il aime les enfants, il veut s'engager dans une belle histoire d'amour et il est entouré d'amis formidables. En fait il est proche de "l'homme parfait" (encore un terme très populaire qui ne veut, finalement, pas dire grand chose !).
Et puis quand il commence à s'attacher à sa partenaire, Charlie change. Il devient méfiant, jaloux, il n'est plus capable de voir autre chose dans sa relation que des erreurs, des défauts, une fatalité qui approche : celle de sa partenaire qui veut le tromper. Il devient complètement obsédé à l'idée que sa nouvelle copine soit sur le point de le tromper. D'où sort cette idée ? En fait elle sort de nulle part, Charlie choisit des objets, des indices, des points complètement absurdes et leur donne une importance qu'ils n'ont pas. Alors Charlie décide de ne sortir qu'avec des femmes pour qui il n'y a aucune chance qu'il tombe amoureux. Et là, bien sûr, les ruminations disparaissent (et je vois sourire les lecteurs qui souffrent du ROCD parce qu'ils ont eux aussi reproduit cette même technique d'évitement et que cela fonctionne). Mais, se forcer à sortir avec une personne que l'on aime pas, comment dire... cela ne peut pas perdurer.
Charlie finit de toute façon par rencontrer une jeune femme formidable, et les ennuis recommencent. Seulement cette fois, il prend conscience de son problème : les mots "psychose amoureuse" sont même apposés. Et c'est là qu'on s'aperçoit qu'il n'a rien d'un personnage typique (on peut même dire, neurotypique ! Lire le terme dans le lexique). Parce qu'à l'inverse d'une personne maladivement jalouse, Charlie est tout à fait capable de réaliser qu'il va trop loin, et quand l'extérieur lui explique rationnellement (comme l'action de la TCC) que les choses ne sont pas telles qu'il les imagine, il revient à la réalité. Seulement, être conscient du problème ne fait qu'avancer sur un bout du chemin. Agir dessus c'est plus compliqué. Charlie se rend presque malade à l'idée que sa nouvelle copine le trompe, et il va jusqu'à agir de façon disproportionnée, ça en devient comique voire agaçant. Si vous aimez les comédies dans lesquelles la situation catastrophique grimpe crescendo et que vous aimez insulter le personnage principal "mais non! Mais qu'il est bête!", alors vous aimerez Lovesick avec Matt Le Blanc dans le rôle de Charlie.
CRAZY EX-GIRLFRIEND : REBECCA BUNCH
Si résumer Lovesick me paraissait compliqué, on grimpe en difficulté avec la série Crazy Ex-Girlfriend. Laissez-moi vous poser une question : quelle est la chose la plus folle que vous ayez fait par amour. Une lettre romantique sans qu'il ne demande rien ? Un voyage surprise au bout de quelques semaines de relation ? Rebecca, elle, a déménagé pour un homme. Un homme avec qui elle n'était pas en couple. Alors certes, la première partie de la série se concentre sur l'idée parfaite qu'elle se fait de Josh (un idéal obsessionnel). La deuxième partie cependant (SPOILER ALERT) se concentre sur sa relation avec lui et à quel point, même quand elle a un ou plusieurs homme à ses pieds, Rebecca n'est . jamais . heureuse. Elle rumine, elle rumine, et elle rumine encore.
Il y a de nombreux éléments qui font penser au ROCD. Le fait que Rebecca prenne des antidépresseurs et voit une psychologue, c'est déjà un bon signe. C'est en réalité un excellent signe, une très bonne représentation des troubles psychologiques, parce que la série fait bien attention à souligner qu'on ne s'en sort pas sans suivi médicamenteux et sans psychologue. La série est absolument bourrée de signes qui font directement penser au ROCD, que ce soit dans les stratagèmes qu'élabore Rebecca pour ne pas subir ses ruminations et pensées intrusives, que ce soit son incapacité à être dans l'instant présent et à voguer entre le TOC classique (et si Josh n'était pas fait pour moi ?) et le TOC inversé (et si Josh ne m'aimait pas ?). Niveau folie, Crazy Ex-Girlfriend fait très fort ! Cette série est à la fois intelligente, très comique et très loufoque. Je n'en dirais pas plus sur le sujet, je vous laisse la découvrir.
SEX & THE CITY : CARRIE BRADSHAW
Le plus gros morceau est ici-présent, j'ai nommée : Carrie Bradshaw ! Du début à la fin de la série, Carrie n'est rien d'autre que la parfaite représentation du ROCD. Dans sa relation avec Big, elle souffre du TOC inversé, l'idée que Big ne l'aime pas. Dans sa relation avec Aidan, Carrie va jusqu'à vomir à l'idée de ne pas être sûre d'aimer Aidan, elle souffre du TOC classique. Et dans sa relation avec Alexandre (le russe), elle n'est que malheureuse, elle se trouve dans le spectre de la dépression (qui n'est pas une dépression clinique), ce spectre est classique (bien qu'une dépression soit un trouble associé au ROCD) comme le site l'indique dans les trouble associés.
Le deuxième prénom de Carrie, c'est le doute. Elle doute continuellement de tout, et la narration qu'elle fait en voix off au fil des épisodes (elle parle à voix haute pour lire ce qu'elle écrit dans ses articles au spectateur) en est parfois très agaçante. Quand on sait ce qu'est le ROCD et qu'on en souffre, les commentaires de Carrie hérissent parfois le poil, on a envie de lui dire de remplir son tableau TCC ! Même Sarah Jessica Parker, qui interprète Carrie Bradshaw, a dit, "il faut toujours que ce soit à propos de l'amour, l'amour et encore l'amour", elle ajoute, "c'est puéril, d'une certaine façon". Puéril, je ne sais pas, mais ce qui est sûr c'est que Carrie souffre très probablement du ROCD et ne s'en rend pas compte une seule minute, ce qui lui vaut d'être la dernière célibataire de la série... Sauf quand Samantha décide de quitter son jeune mannequin parce qu'elle préfère être seule, mais ça, c'est une autre histoire !