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Diagnostic & Symptômes du ROCD

Mis à jour le Lundi 2 Octobre 2017 — Sylvaine Belloni

Faire le diagnostic du ROCD est aujourd'hui compliqué en France. Le toc du couple reste encore un mystère pour une grande partie du corps professionnel de la santé mentale en France, bien qu'il soit reconnu dans les pays anglo-saxons qui restent plus avancés sur la sensibilisation et la connaissance des troubles psychologiques "modernes". Obtenir un diagnostic en cabinet peut se révéler compliqué, le patient peut faire face à la réticence du thérapeute face à ce trouble. Cette section permet néanmoins de dresser un premier portrait de ce à quoi peut ressembler le ROCD en terme de type de pensées et de symptômes, afin que le patient se fasse d'abord sa propre idée. Il est donc conseillé d'orienter les thérapeutes réticents au diagnostic du ROCD à s'informer par ces sections du site.

Pour comprendre davantage le ROCD, la section sur les formes du ROCD explique plus en profondeur la nature de l’obsession du souffrant. Le site propose aussi des articles académiques rédigés par des chercheurs en psychologie, des eBooks sur le ROCD, et des articles de blog dont certaines contributions de Rodolphe Hurlot, psychopraticien qui travaille directement sur le ROCD avec ses patients.

 

Qu’en est-il donc du diagnostic du ROCD, comment sait-on si l’on souffre du ROCD ?

Depuis quelques temps, vous ruminez sans cesse au sujet de votre relation, cela vous obsède et provoque en vous un état d’anxiété poussé, un mal être (crises de larmes, crise d'angoisse, rejet de son partenaire, symptômes dépressifs...).

 

Les phrases suivantes ne sont pas exhaustives, il s'agit de pensées intrusives, des pensées qui s'imposent à notre esprit, qui font irruption dans le champ de notre conscience, sans que nous arrivions à les contrôler. Les personnes qui souffrent de ce trouble ont pour habitude d'avoir en tête les types de phrases suivantes :

 

1. Je suis obsédé par mon petit ami / petite amie parce que j'ai peur qu'il ne soit pas assez :

Intelligent

Ambitieux

Brillant

Beau

Qu'il n'ait pas le même sens moral que moi

Sociable

Drôle

Mature

Stable émotionnellement, etc.

 

2. Je suis obsédé par mon petit ami / petite amie parce que :

Je ne suis pas sure que c'est l'homme / la femme de ma vie

Je ne suis pas sure que l'on soit compatible

Je regarde d'autres hommes / femmes

Je suis attirée par d'autres hommes / femmes

Je ne suis pas sur qu'il ou elle m'aime, etc.

 

Il est à noter que la quasi totalité des personnes "normales" (sans toc) se posent ces questions mais les intègrent aussi vites qu’elles sont arrivées dans leur esprit, sans que cela crée de problématique. Toutefois la personne qui souffre de ce trouble, va d'une façon ou d'une autre chercher des moyens de se rassurer. Ainsi, les compulsions mentales des personnes qui souffrent du ROCD sont leurs ruminations mentales pour chercher à justifier ou non ces pensées.

 

La personne va alors :

- Se documenter sur divers forums (type "doctissimo", à fuir absolument)

- Interroger ses amis, sa famille sur les thèmes "comment as tu su que c'était le bon?", "comment tu te sens quand tu es avec lui?", "comment as tu su que tu étais amoureuse?" etc.

- Chercher sur les moteurs de recherche notamment sur les différents thèmes de l'amour (ce que c'est, le sentiment d’avoir des papillons dans le ventre, la fin d'un couple, etc.)

- Vérifier dans les affaires de son conjoint des "preuves" de façon compulsive (Facebook, téléphone, soupçons à maintes reprises, questionnement sur l'emploi du temps)

- Vérifier ses sentiments en effectuant des "tests" similaires à la pensée magique commune aux TOCs. Par exemple, "si je l'embrasse et que je ressens quelque chose, ça veut dire que je l'aime", "pourquoi n'ai-je rien ressenti quand il/elle m'a dit je t'aime ?". Si les tests sont infructueux, l'obsessionnel entre alors en évitement et retourne à l'obsession (voir schéma ci-dessous).
 

Ce qui fait la différence est le mal être généré par ce trouble et l'angoisse qui en découle. Le souffrant est attaqué par ces pensées tout au long de la journée et va ruminer plusieurs heures par jour. Il vit dans l'anxiété et dans la peur de "se voiler la face" sur son partenaire.

Cela peut engendrer des crises de larmes importantes quand il en vient à l'idée de quitter son conjoint. La personne va également se "tester" continuellement pour voir si elle ressent de l'amour, ou une attirance pour son partenaire. Le souffrant peut alors provoquer des ruptures ce qui n'est pas rare dans ce trouble, puis revenir vers son partenaire une fois le pic du trouble passé. Toutefois il est à rappeler, que l'amour est quelque chose qui se ressent, quand une personne est bloquée par ses pensées, elle ne peut rien ressentir car l'amour ne s'intellectualise pas. Il faut donc apprendre le lâcher prise pour retrouver ses sensations.

 

Le trouble se divise en deux formes :

- L'obsession sur la relation en elle-même

- L'obsession sur le partenaire

 

Il peut arriver aussi d'alterner les deux formes de trouble, d'obséder sur le partenaire pendant quelques temps puis de finir par obséder sur la relation. L'obsessionnel peut également subir les deux types d'obsession en meme temps.

Toc classique, toc inversé

On parle aussi du "toc classique" et du "toc inversé" pour définir la direction de l'obsession. Le toc classique comprendrait l'obsession de doute de ses propres sentiments, de type "je crois que je ne l'aime pas" et le toc inversé comprendrait l'obsession du doute des sentiments de l'autre, de type "je crois qu'il ne m'aime pas".

Quelle que soit la forme du ROCD (obsession sur la relation ou sur le partenaire) et son type (classique ou inversé) le fonctionnement demeure le même.

Rédaction : Sylvaine Belloni

Ajouts : Valéria Bard

Schéma : Sylvaine Belloni

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