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La Thérapie Cognitivo-Comportementale

Mis à jour le Samedi 7 Octobre 2017 — Sylvaine Belloni et Valéria Bard

La TCC, thérapie cognitivo-comportementale est une thérapie brève (quelques mois, à deux ans), validée scientifiquement, qui a fait ses preuves pour guérir les troubles anxieux, contrairement à la thérapie psychanalytique qui peut avoir tendance à renforcer les ruminations du patient et accroître ses questions existentielles / socratiques (voir le tableau des pensées automatiques). D’après un rapport de l’INSERM de 2004, Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale France, l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale est largement observable puisqu’elle est certifiée entre 80% et 90%, sur une base d’un millier d’articles internationaux (source).

 

En quoi consiste la TCC ?

La TCC vise à et remplacer les pensées anxieuses et les comportements inadaptés, irrationnels, par des pensées et des réactions en adéquation avec la réalite. Elle aide à dépasser progressivement les symptômes invalidants (rites, vérifications, stress, évitements, inhibitions, réactions agressives) ou la détresse à l’origine de la souffrance psychique. Le but de la TCC est d’aider la personne à trouver – ou retrouver – son autonomie et des relations interpersonnelles plus faciles. Elle va donc remplacer les pensées anxieuses et croyances négatives par des pensées pragmatiques et plus positives, plus réalistes.

 

La TCC opère en deux dimensions, elle traite d'abord le cognitif, qui concerne les pensées automatisées, les croyances ancrées que le patient se construit. Elle traite ensuite le comportement, il s'agit des rituels, ou simplement des conduites mises en place par le souffrant pour canaliser son anxiété (comme l'évitement, la réassurance, entre autres). En premier lieu, il s'agit de comprendre comment fonctionne une pensée automatique. Il s'agit d'une pensée angoissée. Tout part d'une pensée initiale qui va être corrompue par une situation déclenchante, un sentiment mal assimilé, ce qui conduit à la pensée bloquée, celle qui forme le cercle vicieux des pensées automatiques (voir le schéma dans l’onglet documents). C’est alors que l’anxieux adopte un comportement pour canaliser l'angoisse provoquée, et la conséquence est la suivante : la pensée automatique est formée. Ainsi, une personne peut associer "supermarché" à "angoisse" et se retrouver angoissé(e) de se rendre au supermarché.

 

Pour mieux comprendre la structure de la TCC, le site offre plusieurs schémas très simples et accessibles dans la section documents. Il faut cependant être membre enregistré pour y accéder. L'illustration ci-dessous n'est qu'un aperçu d'une version plus complète et explicative disponible pour les membres.

La TCC, comme une « thérapie informatique »

L’idée est de reformater le cerveau anxieux, comme un logiciel (que l’on appelle un schéma, en psychologie) qui « bug » sur une action et fait planter le système informatique. La pensée initiale arrive donc normalement au cerveau. Mais pour le cerveau anxieux, la pensée initiale est trop difficile à assimiler, le cerveau va alors lancer un « bug » sur cette pensée qui ne permet pas de passer à la suite. A la place, l’obsessionnel qui rumine en boucle puisqu’il tombe dans la pensée automatique, en cherchant à réparer son bug, sa pensée, par des conduites d’évitement, de recherche de réassurance ou de compulsion. La TCC va donc enseigner à l’obsessionnel à « débuguer » son cerveau, pour adopter une pensée plus pragmatique, rationnelle, qui l’aidera à revenir dans un état de non-hyper vigilance, un état de lâcher prise. Il s’agit de la pensée alternative.

 

Comment cela fonctionne ?

La TCC cible les objectifs suivants :

- S’affirmer, en se confrontant aux situations stressantes par une habituation progressive,

- Endiguer de façon pragmatique le symptôme sous ses multiples formes, en modifiant les a priori et les idées obsédantes véhiculées par l’anxiété

- Travailler à la restauration revalorisante de sa propre image, en reconsidérant ses réelles qualités et potentialités,

- Lutter contre les conflits internes et les croyances anxiogènes (sources d’anxiété),

- Chercher des moyens alternatifs, qui permettent d’identifier et de corriger les pensées automatiques.

 

La TCC est basée sur deux axes :

- La correction des pensées (ou cognitions) négatives

- Et l’apprentissage de comportements nouveaux et adaptés

 

Pour comprendre les causes de l’arrivée d’un trouble psychologique et modifier les conséquences que cela a sur le patient, la TCC s’appuie sur une relation thérapeutique de collaboration (l’alliance thérapeutique) et sur la motivation fondée sur les résultats. Selon les indications thérapeutiques, ou les préférences de la personne, la TCC se réalise avec un thérapeute en individuel ou en groupe. Ce dernier type de thérapie semble obtenir de bons résultats à long terme grâce à sa plus grande capacité à provoquer des changements cognitifs entre les différents participants.

 

Lors de la première rencontre, le thérapeute cible le trouble et explique son diagnostic s’il en fait un. En fonction du problème à traiter, de sa complexité et du but à atteindre, le thérapeute définit, avec la personne, les objectifs thérapeutiques spécifiques. Il travaille sur le symptôme, ses antécédents et ses conséquences, mais sans reprendre toute l’histoire de la personne.

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Les exercices

Lors de ce travail en commun, la personne apprend à observer, analyser, objectiver ses problèmes et leurs retentissements, pour concevoir et construire des comportements alternatifs, qui ne déforment plus la réalité. Ces comportements nouveaux s’acquièrent par le biais d’exercices faits au rythme de chaque individu. Ils se font d’abord par imagination, puis concrètement sous forme de mise en situation de tâches habituellement déstabilisantes et difficiles. Constamment guidé, informé, encouragé, la personne fait ces exercices, pendant et entre les séances. C’est ainsi qu’elle élabore de nouvelles cognitions et de conduites plus appropriées. Certains exercices sont disponibles dans l’onglet « documents » mais ils demeurent accessibles uniquement aux membres enregistrés sur le site.

Thérapies à éviter de favoriser pour traiter un trouble anxieux

La psychothérapie psychanalytique et la psychanalyse sont généralement à éviter pour les anxieux. En effet, ces thérapies sont très répandues mais adressent mieux d'autres types de troubles, malgré ce que pourront en dire les représentants. En France, la thérapie indiquée dans le traitement des troubles anxieux c'est la TCC. Le psychopraticien de l'équipe du site, Rodolphe Hurlot, a rédigé un article qui explique tout ce qu'il faut savoir sur les différents status des thérapeutes en France.

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La psychothérapie psychanalytique et la psychanalyse ne répondent pas au problème de la personne qui souffrent du toc ou d’anxiété. Leur problème viennent de schémas de pensées défectueux, de pensées anxieuses : rumination, phobie d’impulsion, etc. La psychothérapie psychanalytique et la psychanalyse ne vont pas travailler sur les exercices à répéter afin de changer non seulement la défaillance cognitive du patient (sa façon de penser) mais aussi son comportement (la compulsion et l’évitement anxieux). A la place, ces deux thérapies se concentrent sur le passé, sur les traumatismes, les souvenirs refoulés, en induisant le patient anxieux en erreur dans une dynamique de « chercher ce qui est la cause de son anxiété ».

 

Ces deux thérapies poussent l’anxieux à chercher des réponses dans le passé, alors que l’anxieux souffre de troubles qui sont d’origine neurologique et génétique, comme les experts le soutiennent à travers leurs études et publications. Il s’agit d’une prédisposition aux troubles anxieux et aux tocs. L'anxieux doit éviter de chercher les « causes » dans son passé qui expliquent son mal-être, et qu’il accepte en revanche que son trouble est d’ordre neurologique (il s'agit de l'origine du trouble). Il peut en revanche agir sur la dimension cognitive et comportementale. Agir sur sa façon de penser et de se comporter, plutôt que réfléchir sur le passé, en somme. Il peut entamer une thérapie basée sur des exercices qui visent à changer la façon de penser pour la transformer en pensée pragmatique (TCC, ACT, etc).

 

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Où s’adresser pour se faire traiter ?

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1) Médecin généraliste : il est conseillé de demander l’avis de son médecin généraliste qui peut, le cas échéant orienter vers un spécialiste. Les généralistes connaissent souvent de bons psychologues.

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2) Associations de patients et proches et les groupes d'entraide mutuelle (GEM) ou groupes de soutien que vous pourrez trouver en faisant une recherche internet (ex : groupe de soutien TAG/TOC à Paris)

 

3) Les sites de l’AFTCC et AFTOC, Associations Françaises de Thérapie Cognitivo-Comportementale et de TOCS

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4) Autres associations de psychothérapeutes professionnels

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5) Annuaires en ligne ou pages jaunes afin de trouver un psychologue, psychiatre ou thérapeute spécialisé en TCC et qui traite les tocs

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Les 4 axes à mettre en place absolument pour se soigner

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Hygiène de vie : diminuer la prise d’excitants (alcool, tabac, café, etc.) et pratiquer régulièrement une activité physique aide à diminuer l’anxiété au quotidien, cela améliore la qualité de vie de l’anxieux. Une alimentation saine et équilibrée, avec éventuellement une prise de vitamines durant l’hiver, aident également à stabiliser le moral.

 

Relaxation : améliore le contrôle émotionnel, diminue les tensions musculaires et psychologiques. Par exemple en pratiquant la sophrologie, la respiration ventrale, la détente avec de la musique zen pendant un certain laps de temps chaque soir, la méditation, etc.

 

Psychothérapies : La thérapie cognitivo-comportementale est la thérapie indiquée en priorité pour les tocs et autres troubles anxieux. Cela dit, il existe différentes formes de thérapies modernes également efficaces (EMDR, ACT, FTP et faster FTP, entre autres).

 

Médicaments : dans certains cas, les anxiolytiques ou antidépresseurs associés à une psychothérapie peuvent apporter des améliorations.

 

Source : Psycom

Recherches : Sylvaine Belloni

Ajouts et schéma : Valéria Bard

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