top of page

Mécanismes des TOCs

Mis à jour le Jeudi 5 Octobre 2017 — Sylvaine Belloni

1. La pensée intrusive

La transmission de l’information des processus inconscients de sélection à la conscience est un mécanisme purement réflexif que nous contrôlons difficilement. Quand nous prenons conscience de la pensée intrusive, nous avons le choix quant à son traitement : nous pouvons, soit la considérer comme importante voire alarmante, soit la rejeter en ne lui donnant aucune valeur significative.

 

Toutefois, l’angoisse n’est pas générée par la nature immorale des obsessions mais plutôt par le fait qu’elles sont considérées comme partie inhérente à la vie psychique du patient et non comme lui étant totalement étrangères. De ce fait-là découlent la culpabilité et la honte qui s’ajoutent à la souffrance initiale que le T.O.C génère. Les rituels qui suivent l’émergence de la pensée anxiogène sont souvent mentaux donc non observables, ils ont été mis en exergue pour la première fois en 1993 par Steketee.

 

Les obsessions de compulsion peuvent donc être divisées en deux parties interdépendantes :
a. La pensée intrusive
b. L’activité mentale enclenchée afin d’échapper à l’intrusion mentale et/ou de résoudre ou défaire l’obsession, ce que nous appelons : les ruminations

 

2. Rumination

Chez les personnes souffrantes d’obsessions pures, le système d’alarme est très sensible et s’enclenche d’une manière erronée. Ce phénomène pousse le sujet à fixer son attention sur la pensée intrusive, à l’appréhender comme sienne et, enfin, à la considérer comme inquiétante voire effroyable. C’est alors que l’individu se mobilise pour lutter contre l’objet de sa peur. Une quête de sens effrénée commence et trahit la tentative du patient d’assimiler l’intrusion : c’est la rumination.
 

3. Rituel ou compulsion

Une autre opération mentale se développe également : le rituel ou compulsion mentale qui a pour but de repousser la pensée angoissante. Cependant, quand la lutte s’avère inefficace, le sujet peut choisir d’éviter les situations qui pourraient susciter la pensée obsédante : ce sont les évitements.
 

" Une quête de sens effrénée commence et trahit la tentative du patient d’assimiler l’intrusion : c’est la rumination "

4. Fusion pensée/action

Pour B. M. Hynman, directeur du centre d’aide pour personnes souffrant de T.O.C en Floride (O.C.D Ressource Center of Florida), un autre phénomène très courant chez les obsessionnels purs peut, à son tour, accentuer la réponse anxieuse. Il se présente sous forme d’une distorsion cognitive appelée : fusion pensée/action. En effet, la fusion pensée/action est une appréhension erronée de l’obsession qui pousse la personne à considérer la pensée intrusive comme un passage à l’acte réel.

 

5. Phobie d’impulsion

Appelées également obsessions pures ou obsessions de compulsion, les ruminations apparaissent sous forme de pensées, de pulsions ou d’images mentales s’imposant à l’individu. Les obsessions mentales sont souvent rattachées à la phobie d’impulsion, la peur de commettre un acte dangereux, violent, immoral et/ou déviant sexuellement (relatif à la sexualité du sujet). Ces pensées obsédantes sont vécues comme contraires aux valeurs morales et éthiques de l’individu.

Avoir peur de son toc, ou comment le nourrir

La réponse anxieuse d’attaque ou d’évitement légitime la nature menaçante de la pensée et renforce ainsi son traitement par les processus inconscients de sélection. En effet, selon Wenzlaff, Wegner et Roper (1988), un cercle vicieux s’installe : le fait de réagir négativement à une pensée quelconque et, par conséquent, d’essayer de la rejeter, met celle-ci en apposition et augmente sa probabilité de résurgence. C’est à ce moment là que le trouble commence à prendre une allure plus complexe et s’enrichit de distorsions cognitives qui renforcent les symptômes de la maladie. 
 

Pour une personne ne souffrant pas de T.O.C, l’absence de la réponse anxieuse à des pensées intrusives la différencie d’une personne malade.

 

Source : Extrait de Amine Mallat-Lopez "Un cas d’obsession pur"

 

Le texte original a été reformulé par endroits afin de mieux vulgariser l’information et rendre le texte plus accessible à tous.

bottom of page