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Les TOCs invisibles

Mis à jour le Jeudi 5 Octobre 2017 — Sylvaine Belloni

Toutes les obsessions des tocs se passent dans nos têtes. Cependant, les compulsions peuvent aussi se passer de façon invisible, mentalement. Ces tocs-là sont plus difficiles à discerner pour l’individu comme le thérapeute.

 

Les obsessions mentales le plus communément observées sont :

- Pensées intrusives ou images mentales concernant la peur de tuer un membre de sa propre famille (épouse, parents, enfants, etc).
- Peur d’abuser d’un enfant.
- Pensées obsédantes d’avoir écrit ou dit quelque chose d’inapproprié, par exemple : dire des injures dans une réunion de travail, écrire une lettre où on aurait glissé des mots haineux….
- Peurs récurrentes d’être attiré par une personne du même sexe alors que le sujet n’a jamais eu auparavant de penchants homosexuels.
- Pensées intrusives concernant des actes considérés comme blasphématoires, par exemple : prier Satan ou avoir une relation sexuelle avec le Christ.

 

Pour un observateur non averti, ce type d’obsession paraît s’affranchir de toute compulsion observable ayant pour but l’extinction de l’angoisse. Cependant, un examen plus approfondi révèle l’existence de compulsions mentales souvent couplées de stratégies d’évitement tellement subtiles qu’elles peuvent échapper au sujet lui-même.
 

" Les compulsions sont destinées à repousser la pensée obsédante et/ou éviter sa réémergence et/ou tenter de résoudre le problème qu’elle (la pensée intrusive) pose "

Ces comportements couverts ne sont certes pas aussi évidents que les compulsions de lavement ou de vérification mais, ils ont néanmoins la même fonction anxiolytique. Les compulsions sont destinées à repousser la pensée obsédante et/ou éviter sa réémergence et/ou tenter de résoudre le problème qu’elle (la pensée intrusive) pose. Ce n’est pas la pensée intrusive en tant que telle qui engendre la réponse ritualisée mais l’émotion qu’elle produit. L’angoisse générée par la nature inacceptable de la pensée obsessionnelle s’accompagne d’un sentiment de culpabilité et de honte ayant pour origine une perception négative qu’a le sujet de lui-même, ex.: « Je dois être une personne malade pour penser ainsi. Je suis dégoûtant ! ». L’obsession elle-même, son appréhension ainsi que les rituels mis en place engendrent une grande souffrance composée de symptômes anxieux divers (ex. accélération du rythme cardiaque, nausées, hyperventilation, tensions musculaires…) ainsi que d’une fatigue mentale engendrée par de longues heures passées à ruminer et/ou à ritualiser.

Les compulsions mentales le plus communément observées sont :

- Rumination incessante sur le thème de l’obsession dans une tentative du sujet à se prouver qu’il ne veut, ni ne peut, commettre l’acte redouté.
- Recherche de réassurance systématique et répétitive auprès d’autres personnes. Après l’émergence de la pensée obsessive, le sujet cherche systématiquement à avoir la confirmation qu’il ne veut, ni ne peut, commettre l’acte en question.
- Répétition silencieuse de prière ou de certaines phrases dans le but de neutraliser la pensée immorale.
- Evitement accru des situations dans lesquelles pourrait apparaître l’obsession.
- Les obsessions de compulsions se déclinent sous différents aspects, elles sont souvent rattachées à une ou plusieurs situations déclenchantes mais peuvent surgir dans l’esprit d’une personne en l’absence de tout stimuli.

Source : Extrait de Amine Mallat-Lopez "Un cas d’obsession pur"

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