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Origines et causes des TOCs

Mis à jour le Jeudi 5 Octobre 2017 — Sylvaine Belloni

Une question d'intensité et de fréquence

Nous avons tous des angoisses et il nous arrive à tous de ruminer. Mais l’intensité et la fréquence de ces pensées et angoisses, détermine s’il s’agit d’une pathologie.

Rachman et de Silva ont démontré, à travers une étude faite sur des adultes « normaux » (sans toc), que toute personne peut avoir des pensées inaccoutumées et/ou bizarres à un moment de sa vie (1978). Cependant, ce qui distingue les obsessionnels des personnes normales, c’est l’importance qui est attribuée à la pensée ainsi que l’angoisse qui s’ensuit.

 

L’hypersensibilité, une des origines des tocs

D’autres auteurs, en observant par I.R.M, ont émis l’hypothèse d’une hypersensibilité héréditaire aux pensées intrusives qui serait due à un dérèglement au niveau de la libération de certains neurotransmetteurs. Les recherches actuelles s’intéressent aux mécanismes mentaux de traitement de l’information et son association à la perception du danger.

La pensée obsessionnelle, une « alarme choc », ce qui cause les tocs

Pour expliquer la survenue des pensées intrusives, S. Phillipson reprend l’hypothèse de Foa et Kozak. Pour lui, les pensées intrusives des obsessions pures ont comme origine un dysfonctionnement des processus triés des informations reçues. Nous sommes rarement conscients de cette faculté qui est assurée par la partie périphérique du cerveau. Brown et MC Neil ont mis en évidence cette fonction spécialisée du cerveau en étudiant le phénomène du « bout de la langue ». Ce fait-là peut être résumé ainsi : une information qui nous paraît évidente mais pourtant inaccessible apparaît subitement à notre conscience quand nous arrêtons l’effort conscient de la chercher. Pour Phillipson, ce processus cérébral est inconscient, il localise les informations pertinentes et les transite vers la conscience.

" Les pensées intrusives des obsessions pures ont comme origine un dysfonctionnement des processus triés des informations reçues. "

En revanche, les données qui ont un lien associatif fort sont plus facilement accessibles que les informations n’ayant aucun lien apparent. Par exemple, en conduisant, quand nous voyons une lumière rouge s’allumer devant nous, nous réagissons promptement en freinant. L’association est forte et rapide entre le stimulus « lumière rouge » et l’idée de danger.
 

Les tocs, neurologiques/chimiques avant tout

Un autre phénomène est donc à inculper dans les processus de la maladie : l’amygdale ou centre de l’anxiété. En effet, les processus de sélection et de traitement de l’information sont très reliés à cette zone spécifique du cerveau régissant les réponses d’alarme : tachycardie, l’accélération du rythme respiratoire…C’est à l’intersection de ces deux systèmes que le Trouble Obsessionnel Compulsif apparaît.

 

Origine et apparition

Le trouble s’installe en général progressivement de manière insidieuse, ce qui peut retarder le diagnostic et l’accès à des soins adaptés. Les différents courants de recherche privilégient les origines génétiques, biologiques ou psychologiques. La sérotonine (un neurotransmetteur) semble jouer un rôle particulier dans l’apparition du TOC.

Source : Extrait par endroits de l’œuvre de

Amine Mallat-Lopez, "Un cas d’obsession pur"
 

Le texte original a été reformulé par endroits afin de mieux vulgariser l’information et rendre le texte plus accessible à tous.

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