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Les troubles associés au ROCD

Mis à jour le Jeudi 5 Octobre 2017 — Sylvaine Belloni et Valéria Bard

Cette section énumère les troubles associés au ROCD. Chacun de ces troubles ont été observés comme étant fréquents chez les personnes qui souffrent de ROCD. En fin de section, vous trouverez les numéros et les institutions vers qui vous tourner si vous souffrez d'un de ces troubles ou si vous cherchez à venir en aide à des personnes qui en souffrent. Vous pouvez également consulter la page thérapies et techniques, certaines thérapies sont valables pour ces troubles, notamment pour tous les troubles anxieux.

Qu’est-ce qu’un trouble associé ?

Il est assez commun de trouver chez une personne qui souffre d’un trouble anxieux, un ou des troubles/diagnostics associés. Ainsi, quelqu’un qui souffre de ROCD, peut aussi souffrir d’un TAG (trouble anxieux généralisé) ou d’anxiété sociale, etc.

Bien souvent, les troubles psychologiques ne sont pas isolés. Il est fréquent voire normal d'observer la coexistence de plusieurs troubles psychologiques lorsqu'on se fait diagnostiquer. Les TOCs sont classés parmi les troubles anxieux, qui comprennent certains diagnostics souvent associés au ROCD : comme le TAG, les phobies, l'agoraphobie et l'anxiété sociale, la dépression, les troubles hormonaux... Étant donné la forte prévalence de coexistance de ces troubles, ils sont considérés comme "associés" au ROCD.

 

D'autres diagnostics peuvent être faits sans pour autant être considérés comme des troubles associés, ces diagnostics sont indépendants de la branche des troubles anxieux et sont rarement observables chez les personnes qui souffrent du ROCD : comme la bipolarité, l'autisme, le trouble de la personnalité limite... On ne parle ici pas de trouble associé, parce qu’ils représentent des « hasards », des cas isolés ou rares. On parle plutôt de comorbidité.

 

Les TOCs sont classifiés dans les troubles anxieux, et il est assez courant de trouver en troubles associés, des troubles anxieux majoritairement.

 

Qu’est-ce qu’un trouble anxieux ?

Anciennement appelés « névroses », les troubles anxieux concernent une grand partie de la population. Sur la base d’une année, 15% des 18-65 ans souffrent d’un trouble anxieux. En prenant plutôt la base diffuse d’une vie entière, c’est 21% des 18-65 ans qui souffrent d’un trouble anxieux (source).

Les troubles anxieux regroupent différents diagnostics :

- Trouble Anxieux Généralisé

- Trouble Panique

- Agoraphobie

- Phobie sociale ou anxiété sociale

- Trouble obsessionnel Compulsif (avec, en sous catégorie, le ROCD)

- ESPT Etat de Stress Post-Traumatique

 

A l’origine de ces troubles : l’anxiété. L’anxiété est un état mental de trouble et d’agitation, avec un sentiment d’insécurité indéfinissable, une peur avec ou sans objet, irrationnelle. Le cerveau rencontre des difficultés à rationnaliser sa peur, si bien que l’intensité et la fréquence de ces peurs en deviennent pathologiques jusqu’à entraîner un trouble anxieux diagnostiqué.

 

Les principaux symptômes des troubles anxieux sont : angoisses, peurs, tensions musculaires, agitation, problèmes de mémoire, de concentration, de sommeil, et parfois perte d’appétit, irritabilité, symptômes somatiques (sueurs, nausées, boule dans la gorge, tremblements), tachycardie, spasmes.

1) Le TAG, trouble anxieux généralisé

Le TAG, c’est un état d’anxiété permanente et de soucis excessifs qui entraîne un mal-être important chez le sujet, une hyper-vigilance épuisante, des tensions motrices et d’autres symptômes physiques. Cette anxiété n’est pas liée à un objet ou à une situation précise : c’est une inquiétude excessive de tous les moments de la vie quotidienne (vie professionnelle, familiale, affective, sociale). La personne éprouve des difficultés à contrôler cette inquiétude et ressent une détresse importante. Cette anxiété généralisée a un fort retentissement sur la vie de la personne. Elle s’accompagne souvent d’un état dépressif.

 

2) Le trouble panique

L’attaque de panique est la survenue brutale d’une peur intense, d’un sentiment de mort, de catastrophe imminente, ou de perte de contrôle de soi. Cette peur intense apparaît dans des circonstances n’impliquant pas un risque vital pour la personne. Une attaque de panique dure environ trente minutes. Le trouble panique se diagnostique lorsque les attaques de panique sont répétitives et que le souffrant développe une peur de faire des attaques de panique. La répétition des attaques de panique survient de manière spontanée, inattendue. Elle s’accompagne de la peur d’avoir peur.

3) Les phobies, L’agoraphobie, la phobie sociale, et la dysmorphophobie

La phobie est une peur irrationnelle spécifique, déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas en eux-mêmes de caractère dangereux. Les phobies sont très fréquentes dans la vie psychique normale. Elles deviennent pathologiques par leur intensité et l'emprise qu'elles ont sur la vie des personnes. Les principaux symptômes des troubles phobiques sont : peur persistante et intense de caractère irraisonné ou excessif, sentiment de honte, repli sur soi, auto-dévalorisation, peur d’être jugé, évitement, obsessions, compulsions.

Les phobies s’accompagnent soit,

1) De conduites d’évitement de l’objet ou de la situation,

2) Soit de conduites qui rassurent (conduites « contraphobiques »).

 

Il existe plusieurs types de troubles phobiques :

- Les phobies spécifiques sont très variées. Elles se définissent par la peur irraisonnée et intense d’animaux (souris, araignée), d’objets (couteaux, ciseaux, plumes, sang), des hauteurs (vide), des transports (avion, train, voiture), des lieux clos (claustrophobie), de l’eau, du noir, etc. Ce type de phobie est beaucoup moins conséquent dans la vie d’une personne, car elle décide souvent simplement d’éviter ces situations.

- L’agoraphobie est une peur irraisonnée et intense de l’absence de repères émotionnels et géographiques. Elle est plus compliquée que simplement « la peur des espaces ouverts et de la foule » comme on peut lire sur internet. C’est plus globalement une peur de ce qui se passe en soi, de ne pas pouvoir échapper à l’angoisse que l’on ressent, parfois accompagnée de monophobie (peur d’être seul émotionnellement et physiquement), et de la peur de ne pouvoir échapper à une situation, en général. L’agoraphobie conduit les anxieux qui en souffrent à éviter de sortir de chez eux par périodes, et si l’anxieux ne pratique pas l’exposition en sortant, cette période s’étend à la vie entière et l’agoraphobe ne parvient plus à sortir, ou peu loin de chez lui.

- L’anxiété sociale ou phobie sociale est une peur irraisonnée et intense des situations où l’on est exposé au regard d’autrui, par exemple : peur de rougir, peur de trembler, de parler, de paraître, de manger ou de vomir en public, peur des examens, peur de parler en public… Mais aussi : peur de devoir s’affirmer, peur des conflits, peur du jugement, etc.

- La dysmorphophobie est une préoccupation concernant un défaut imaginaire de l’apparence physique. Même si un défaut physique est visible, la préoccupation est manifestement démesurée.

Source : Psycom

4) La dépression

La dépression se manifeste par : humeur triste, perte d’intérêt, baisse de l’énergie, perte d’appétit, fatigue intense, diminution de l’estime de soi et de la confiance en soi, culpabilité injustifiée, idées de mort, troubles du sommeil, ralentissement ou agitation psychomotrice, sentiment d’infériorité. À la différence du « coup de blues » ou de la déprime passagère la dépression s'installe et ne semble pas liée aux variations de l'environnement. Il existe différentes intensités à la dépression : légère, moyenne, sévère, récurrente

 

Si la dépression est traitée, l’épisode est plus court et évolue vers la disparition de l’ensemble des symptômes ou la persistance de quelques symptômes résiduels, indices d’une évolution générale moins favorable. Différentes tendances sont observables :

- La cyclothymie comprend des périodes de dépression et d’excitation légères en alternance

- La dysthymie est une dépression mineure chronique accompagné de tristesse, morosité, manque d’enthousiasme et d’énergie, avec peu d’espoir d’amélioration- La dépression saisonnière survient le plus souvent dans l’hémisphère nord entre fin septembre et début novembre. Les symptômes habituels sont fatigue, augmentation du besoin de sommeil et de l’appétit avec prise de poids, et goût pour les aliments sucrés.

 

5) Troubles féminins, liés aux menstruations ou à la grossesse

- Le trouble dysphorique prémenstruel chez les femmes désigne une humeur désagréable, avec anxiété, irritabilité, variabilité émotionnelle, tristesse, colère, associées à des troubles du sommeil et/ou de l’appétit et à une perte d’énergie. Les troubles apparaissent généralement dans la première semaine de la phase lutéale et disparaissent lors de la première semaine qui suit les règles. C’est le plus intense des troubles prémenstruels. Le SPM, syndrome prémenstruel est beaucoup plus court et vivable, mais il est aussi déclenché par une prédisposition à l’anxiété : les femmes qui souffrent d’un trouble anxieux ont plus de chances d’avoir un SPM ou un trouble dysphorique.

- La dépression du post-partum survient quelques semaines après un accouchement (au maximum six mois), différente de la psychose puerpérale et du post-partum blues.

 

Vers qui se tourner ? Vers qui orienter quelqu'un qui souffre d'un de ces troubles ?

Centres d’appels : Urgent et moins urgent

SOS Amitié 01 42 96 26 26 (prix d’un appel local)

SOS Dépression 01 40 47 95 95

Suicide écoute 01 45 39 40 00 (prix d’un appel local)

France Dépression 01 40 61 05 66

Fil Santé Jeunes 32 24 ou 01 44 93 30 74 (depuis un portable)

Service Écoute famille Unafam 01 42 63 03 03

 

Centres d’information

Association Française des Troubles Anxieux et de la Dépression

Recommandations de la Haute Autorité de Santé et de l’Agence nationale du médicament (ANSM)

Agence nationale de sécurité du médicament

Haute autorité de santé

Réseau PIC

Brochures Psycom

L’indispensable. Guide à l’intention des membres de l’entourage d’une personne atteinte de maladie mentale, Editions UNAFAM-FFAPAMM. 2013

Réseau PIC (Pharmaciens, Information, Communication)

 

 

Bibliographie : Lectures à faire

Sylvie et Pierre Angel (2010). « Bien choisir sa psychothérapie », Larousse.

Revue Santé Mentale n°144 (Janvier 2010) : Angoisse.

André Christophe (2002). Petites angoisses et grosses phobies Eds Seuil.

 

Braconnier Alain (2004) Petit ou grand anxieux ? Eds OdileJacob Poches.

 

Christophe André et Muzo (2010) « Je dépasse mes peurs et mes angoisses », Eds Points.

 

Alain Braconnier (2004). « Petit ou grand anxieux ? », Eds Odile Jacob Poches.

« Prise en charge de votre trouble anxieux », Guide ALD HAS, Octobre 2007. http://www.has-sante.fr/

 

Revue Santé Mentale n°63 (Décembre 2001) : Tactiques et TOC

 

Emery Jean-Luc (2000). « Surmontez vos peurs, vaincre le trouble panique et l’agoraphobie », Edition Odile Jacob, Collection Guide pour s’aider soi-même

 

Widlöcher Daniel et al. (2006). « Choisir sa psychothérapie », Edition Odile Jacob

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